Archives mensuelles : mars 2018

WORK IN PROGRESS

Publié le

Une reprise d’un ancien tableau qui m’embêtait parce que je n’était pas parvenu à exprimer ce que je voulait. Je ne sais pas si j’y suis plus arrivé, au vue des 2 version, je doute un peu, mais bon c’est fait…

Publié le

UNE ÉTERNITÉ

 

 

 

« Il regarda la mer et sut comme il était seul ».

Je fermais le livre sur cette phrase et mourus.

Mais j’exagère un peu. Ce ne fut pas aussi sommaire. En fait, le moustique se posa sur la page juste au moment où je lisais ces mots. Je claquai le livre sur sur l’insecte et expirai dans un soupir vengeur, heureux, une dernière fois vainqueur. Un belle mort, non ?

Je n’eus même pas la vanité inspecter les dégâts, de me réjouir de l’étrange rature laissée par la carcasse écrasée sur les mots d’Hemingway, peut-être auréolée du brun écarlate de mon mauvais sang. Oui, une partie de ce que je fus macule certainement la page, car la bestiole a profité de mes réflexes émoussés pour se gaver à l’envi.

C’était peut-être l’émotion de trop allez savoir. Bah ! J’étais vieux, malade, j’avais fait mon temps…

Faire son temps, quelle illusion !

Avons-nous un quelconque pouvoir sur le temps ? N’est-ce pas plutôt le temps qui nous fait ? Il nous modèle tel un sculpteur avec l’argile, au gré de l’inspiration ou du hasard… Je le sais bien, maintenant.

Les épisodes de ma vie passée me reviennent parfois. Ils s’insinuent en impressions, angoisses ou craintes absurdes, en odeurs ou en sons, en images souvent – en images surtout – selon les circonstances du présent. Les deux moustiques qui s’agacent parmi les poils de mes moustaches, sont certainement pour quelque chose dans cette réminiscence. Je pourrais les gober d’un coup de langue, je suis assez doué à ce jeu. Une nouvelle victoire !

Mais il fait si chaud…

Ou bien, est-ce la mer, là bas, qui ravive le souvenir de cet instant fatal. Pourtant, je n’en perçois qu’une petite bande bleue, coincée entre deux dunes et balayée par les hauts roseaux lorsque l’air se décide à faire un peu vent. Et puis je la vois mal, la mer, car le mucus que ma truffe dépose sur la vitre, finit par laisser une trace diaphane estompant la vision. Quand reviendront mes maîtres, s’ils reviennent enfin, j’aurai du mal à reconnaître leur silhouette au travers.

Ou bien, est-ce cet abandon…

Heureusement, ils ont une de ces grosses autos à la mode, hautes sur roue et spacieuses. Bien-sûr, ils m’ont laissé dans le coffre. Mais le coffre est dans le prolongement de l’habitacle et ils ont eu la prévenance de ne pas rabattre la planchette du hayon. Je ne suis séparé de l’habitacle que par une grille adaptée aux velléités expansionnistes des individus tels que moi.

L’embêtant c’est que la plupart de ces modèles sont noirs. Certes, ils en imposent, mais en été ce sont de vrais fours. Et j’ai chaud.

De plus en plus chaud…

Mes maîtres sont attentionnés, vous l’avez compris. Ils ont laissé les vitres entrouvertes dans l’hypothèse d’une éventuelle brise et ont garé l’auto à l’ombre du panneau publicitaire. C’était bien au début, mais un soleil ça bouge. Hé ! Vous ne le savez pas ? Un soleil, ça ne reste pas en place ! A moins que ce ne soit la terre, je ne sais plus… Maintenant, tout l’arrière de l’auto est sous les rayons, et j’ai chaud.

Je crève de chaud…

A peine si je parviens à humecter ma truffe de la langue. Je serais certainement mieux dans l’habitacle mais cette foutue grille me l’interdit. Je n’ai pas le droit… Pas bouger ! Rester là !… Pourtant, je cuis ici. Littéralement. A leur retour, il ne restera de moi qu’un hot-dog ratatiné. Car ils m’ont oublié, ils jouent dans les vagues et prennent du bon temps. Moi, j’en souhaiterais du mauvais. Une bonne averse. Il ferait frais et ils rappliqueraient en vitesse. Mais on ne maîtrise pas le temps, l’ai-je déjà dit ?

Cette grille n’est pas bien fixée. C’est juste une limite symbolique. Pas bouger ! Rester là !…

Je pourrais écarter les barreaux d’un coup de museau. Comme cela… Voilà, ils glissent facilement sur leurs supports verticaux. Pas besoin de tirer avec les dents. Je faufile la tête… Une patte… Je ne suis pas si gros.

Le cuir du siège arrière est bien plus confortable que la moquette du coffre mais il est aussi chaud. Il me permet, malgré tout, d’être à portée de la vitre entrouverte, c’est déjà ça. J’y respire un air plus frais, c’est bon… Mais je ne tiendrais pas longtemps tendu sur mes pattes arrière. Surtout que mes griffes marquent le cuir des sièges et rayent la garniture de la portière.

Les griffes c’est tout ce que mon corps a gardé de mon ancienne vie. C’est l’image que j’avais de mes mains, crispées sur le livre, tordues par l’arthrose. Étaient-elles douloureuses ? Me rendaient-elles maladroit ? Certainement pas au point de laisser échapper ce maudit moustique.

Je ne sais plus si j’avais conscience d’avoir eu d’autres existences avant d’être un humain. Les souvenirs de cet ancien état me surviennent par bribes, alors la vie d’avant avant… Mes rêve m’entraînent souvent dans de longs vols, je plane au-dessus des nuages et parfois même je chute sans fin. Peut-être qu’avant avant, j’étais un oiseau ou quelque chose comme ça…

Les deux moustiques m’ont suivi. Ils cherchent toujours la faille dans l’épaisse toison qui m’étouffe. Quelle persévérance ! Quelle opiniâtreté ! N’ont-ils pas chaud, eux aussi ? Mais il leur faut du sang, encore du sang quel qu’en soit le risque. Minuscules esclaves d’une destiné… Réalisent-ils qu’il suffirait d’un coup de langue bien ajusté ?… Réalisent-ils quoi que ce soit, d’ailleurs ? Y a t-il un souffle de conscience dans ces zonzonnantes insignifiances. Un coup de langue et que deviennent-ils ? Chien ? Humain ? Ver de terre ? Rien, peut-être… Cela s’arrête- t-il un jour ? Un coup de langue, à quoi ça tient ?

Le soleil gagne les appuis-tête arrière. Le revêtement de cuir brûle mes pattes. Je serai mieux sur la moquette du sol, bien à plat sous le siège passager…

Oui, c’est mieux ainsi. Je m’étale en carpette. Je dois me concentrer sur ma respiration, bien ventiler mon corps avec de rapides halètements.

Un bruit !

C’est une sorte de cliquetis suivi de raclements métalliques. La portière du conducteur s’ouvre et se referme brutalement. Il y a cette odeur acre de mauvaise sueur et de tabac au complément exotique. Ce n’est pas mes maîtres.

  • Grouille ! Grouille ! C’est ouvert.

L’autre portière se referme. Je sens une légère pression sur mon dos. Une nouvelle odeur : une fille, avec un de ces onguents qui puent pour masquer le vrai musc.

Il faudrait que je bouge, que je grogne et abois, que j’assume mon état canin, ma destiné de chien, et… M’en prendre plein la gueule… Pas bouger ! Rester là !

D’ailleurs mes deux moustiques s’en occupent déjà.

J’entends le craquement du plastique que l’on arrache.

  • Démarre ! Putain, démarre !

Le moteur vrombit, une violente secousse, le crissement des roues sur les graviers. Puis les vitesses qui s’enchaînent en gémissements stridents. Et ensuite : l’air… Ils ont ouvert les fenêtres. Un souffle frais s’engouffre dans l’habitacle. Ô respirer le vent, sentir ses rafales gominer mes poils, jouer avec mes oreilles comme avec des fanions ! Je n’y tiens plus. Je m’extirpe de mon refuge. La fenêtre du conducteur est grande ouverte, là, juste devant.

  • Un clebs ! Y a un con de clebs !

  • Gaffe ! Fait gaffe ! Braque ! Bra…

 

 

Ce n’est pas si facile de s’extraire de sa pupe. J’ai dû batailler ferme, à grands coups de thorax, pour fendre la membrane et dégager ma tête de l’extrémité émergée. Le plus délicat fût pour libérer les pattes. Mes six pattes fines et longues à n’en plus finir que j’ai dégagées du fourreau aux prix de laborieuses contorsions abdominales. Elles m’ont été bien utiles, ensuite, pour me maintenir à la surface de la mare afin que j’expulse un excédent de mucosité.

Maintenant, je me balance lentement sur cette tige de roseau, au gré d’une douce brise, bien trop légère pour perturber un vol. Du haut de cette vigie, j’inspecte ce monde que je découvre enfin. Le soleil est déjà haut. Il sèche mes ailes du reste d’eau croupie qui m’a fait naître. J’y viendrais pondre bientôt. Je le sais. Il le faut.

Et puis, il y a cette envie de sang.

Là bas, autour d’un véhicule accidenté, s’affairent des humains. Le choc fut certainement violent car l’auto a basculé sur un côté répandant des débris de verre à l’entour. Ces tôles noires déchirées me sont vaguement familières, pourtant je ne suis vieille que de quelques minutes. Allez savoir pourquoi .

Et le sang…

Ô ce besoin de sang !

……………………………………………………………………………………………..Fin?

Nouveau piège à idées

Publié le

Voilà que ça m’a repris.

Ça a commencé par un désir de participer à des concours de pastel, de façon à me stimuler un peu et à l’occasion, voir comment mes peintures étaient accueillies. Donc, je prospecte le net, je ne trouve pas de concours pour le pastel mais beaucoup de concours de nouvelles.

D’abord, j’ai dis non, c’est pas pour moi, pas le niveau…

Puis, bon, j’ai des textes tout prêts, pourquoi pas essayer. Juste quelques photocopies et voilà. O.k, je fais ça. Mais il m’a fallu quand même relire tout cela, corriger des fautes ( à croire qu’elles s’insinuent quand on ferme la page) et des tournures. Et puis traiter le texte aux formats demandés. Bon, ça m’a pris plus de temps que je ne le croyais. Mais, j’ai envoyé 1 comte et 2 nouvelles.

Cependant, il y avait autre chose : Un concours organisé par une ville pas trop loin mais avec une consigne particulière : il fallait que la nouvelle commence par cette phrase tirée du  « Vieil homme et la mer » d’Hemingway : «  Il regarda la mer et sut comme il était seul »

D’abord, j’ai dis non, pas le temps…

Lorsqu’on commence un truc comme ça, on ne sait pas quand ça s’arrête. J’ai des peintures à faire et les délais sont trop courts. Mais j’avais cette phrase dans la tête et elle faisait son chemin. Alors j’ai écris quelques lignes pour voir ce que ça donnait et ça ne donnait pas grand chose.

Alors, j’ai redis non !

Mais, j’avais mis le ver dans la pomme et ça rongeait, ça rongeait…

Alors, j’ai dis oui, fallait s’en débarrasser.

Ça m’a pris une bonne semaine, mais c’est fait. Je la publierai ici. Je la laisse reposer un peu jusqu’aux limites des délais (20 jours), je la corrigerai et lui réglerai définitivement son compte.

Je retrouve ce besoin de délais comme moteur de création, mais sous une autre forme, c’est curieux non ?

J’espère de ne pas être trop ridicule avec mes prétentions…

Petits formats

Publié le

2 petits formats traditionnels, je voulais en faite 3 pour passer au format plus grand à partir d’un des 6 que j’aurais fait. le dernier est en cours mais il n’est pas terrible et pas fini, je l’oublie et je reprendrai plus tard.